Crédit d’impôt pour frais de garde d’enfants, rénovation énergétique ou encore pour l’emploi d’un salarié à domicile, le crédit d’impôt est un dispositif d’allégement fiscal. Ce montant, qui vient en déduction de l’impôt sur le revenu dû par un contribuable, permet de réduire le total dudit impôt à payer. Certains crédits d’impôt peuvent être faits sous forme d’acompte, d’autres sont remboursés en totalité après la déclaration de revenus.
Ce dispositif fiscal vise notamment à encourager certaines dépenses et certains comportements qui vont dans le sens de l’intérêt général et/ou à l’économie du pays.
Qu’est-ce que le crédit d’impôt ?
En France, le crédit d’impôt est un mécanisme fiscal incitatif mis en place par l’État pour encourager certains comportements ou dépenses jugés d’intérêt général. C’est une réduction directe de l’impôt sur le revenu dû par le contribuable, voire par un remboursement si le crédit d’impôt excède le montant de l’impôt.
Les conditions pour bénéficier d’un crédit d’impôt sont généralement précisées par la loi et peuvent varier selon le type de dépenses concernées (frais de garde d’enfants, travaux de rénovation, etc.). Ce dispositif permet de soutenir des actions en faveur de l’environnement, de l’emploi, du logement ou encore de la famille.
Comment calculer le crédit d’impôt ?
Le crédit d’impôt se calcule en prenant le montant des dépenses éligibles et en le multipliant par le taux de crédit d’impôt applicable :
Crédit d’impôt = Dépenses éligibles x Taux du crédit d’impôt
Le taux du crédit d’impôt va dépendre de la nature du type du crédit d’impôt, et du pourcentage qui lui est donné.
Exemple de calcul du crédit d’impôt
Voici par exemple le calcul du Crédit d’Impôt Recherche (CIR), avec une entreprise de robotique W qui a réalisé 150 000 € de dépenses éligibles en recherche et développement (R&D). Le CIR permet de récupérer 30 % des montants investis. Le calcul du crédit d’impôt pour W est donc :
Crédit d’impôt = 150 000 € x 30 % = 150 000 € x 0,30 = 45 000 €
L’entreprise W peut donc déduire 45 000 € de ses impôts, ou récupérer ce montant si le crédit dépasse l’impôt qu’elle doit.
Qui a le droit au crédit d’impôt, quelles sont les conditions pour en bénéficier ?
Particulier comme professionnel, tout contribuable domicilié fiscalement en France peut prétendre à un crédit d’impôt s’il remplit les conditions spécifiques à chaque type de crédit. Les conditions pour bénéficier d’un crédit d’impôt sont très précises et peuvent évoluer chaque année.
Il faut donc être bien renseigné que ce soit auprès des services fiscaux ou d’un avocat spécialisé dans les affaires fiscales afin de connaître les dernières dispositions en vigueur.
Pour savoir si vous êtes éligible à un crédit d’impôt, vous pouvez consulter le site officiel des impôts et notamment les simulateurs en ligne qu’il propose, ou contacter un expert en fiscalité.
Quels sont les types de crédits d’impôt ?
Pour les particuliers, les différents types de crédits d’impôt vont être :
- Crédit d’impôt pour frais de garde d’enfants ;
- Crédit d’impôt avec emploi d’un salarié à domicile (travaux ménagers, soutien scolaire, assistance aux personnes âgées ou handicapées, etc.) ;
- Crédit d’impôt cotisations sociales ;
- Crédit d’impôt pour travaux de rénovation énergétique.
Pour les professionnels, voici la liste des crédits d’impôt possibles. Pour savoir si vous êtes éligible aux à ce dispositif, il existe également des simulateurs en ligne disponible sur le site economie.gouv.fr :
- Le crédit d’impôt de recherche (CIR) pour les dépenses de recherche et développements ou encore d’innovation allant jusqu’à 30 % du montant de l’investissement ;
- Le crédit d’impôt innovation (CII), réservé aux PME, allant jusqu’à 30 % du montant de l’investissement avec un plafond de 400 000 € par an (France métropolitaine) ;
- Le crédit d’impôt pour la recherche collaborative, c’est-à-dire une collaboration entre une entreprise et un organisme de recherche et de diffusion des connaissances, qui peut aller de 40 % à 50 % du montant des dépenses selon la taille de l’entreprise ;
- Le remboursement de crédit de TVA, selon le régime d’imposition à la TVA de l’entreprise ;
- Le crédit d’impôt formation des dirigeants, jusqu’à 40 h basé sur le taux horaire du SMIC ;
- Le crédit d’impôt famille (CIF) pour les entreprises qui mettent en place par exemple des crèches ou une aide versée à destination des salariés et dirigeants sociaux, selon la catégorie de dépense, de 25 % à 50 % jusqu’à 500 000 € par an ;
- Le crédit d’impôt pour la création de jeux vidéos, jusqu’à 30 % éligibles dans la limite de 6 millions d’euros par an ;
- Crédit d’impôt en faveur des métiers et des entreprises d’art, avec un taux plafonné à 30 000 € par an par entreprise.
Quelles sont les modalités de remboursement du crédit d’impôt ?
Le principe général du remboursement est effectué par l’administration fiscale. La restitution peut être total ou partiel en fonction du montant du crédit d’impôt et de l’impôt dû. Pensez à bien conserver tous les justificatifs.
Les différentes modalités de remboursement du crédit d’impôt seront le remboursement automatique ou le remboursement sur demande. Notamment, les démarches de demande de remboursement seront différentes si vous êtes un particulier ou un professionnel.
Le remboursement automatique :
Le remboursement automatique est effectué lorsque le montant du crédit d’impôt dépasse celui de l’impôt dû, et que votre situation a été correctement déclarée à l’administration fiscale. Cela se fait généralement dans le cadre de la déclaration annuelle de revenus, si celle-ci est préremplie ou si vous avez opté pour le prélèvement à la source.
- Les conditions d’éligibilité au remboursement automatique : Pour bénéficier du remboursement automatique, vous devez avoir comme il se doit renseigné votre déclaration d’impôt, notamment en ce qui concerne les éléments relatifs au crédit d’impôt. Les contribuables ayant un compte fiscal en ligne peuvent suivre la procédure plus facilement grâce au préremplissage de certaines informations.
- Délai moyen du remboursement automatique : En règle générale, l’administration fiscale procède au remboursement du crédit d’impôt dans un délai moyen de 3 à 4 mois après la validation de la déclaration. Cependant, ce délai peut varier en fonction des circonstances spécifiques à chaque dossier.
Le remboursement sur demande :
Dans certains cas, notamment si vous n’avez pas reçu de remboursement automatique ou si vous êtes un professionnel, vous devrez demander explicitement le remboursement de votre crédit d’impôt.
- Quelle est la procédure pour faire une demande de remboursement du crédit d’impôt ? La demande de remboursement doit être effectuée via votre espace fiscal en ligne ou en adressant un courrier à votre centre des impôts. N’oubliez pas de joindre les documents justificatifs nécessaires pour appuyer votre demande.
- Quel est le délai de prescription pour un remboursement automatique du crédit d’impôt ? Vous disposez d’un délai de 3 ans pour faire votre demande de remboursement, à compter de la date de dépôt de la déclaration fiscale correspondant à l’année au titre de laquelle le crédit d’impôt a été accordé.
Il existe notamment des cas particuliers :
- Crédit d’impôt et impôt négatif.
- Crédit d’impôt et prélèvement à la source.
- Crédit d’impôt et changement de situation familiale.
Quelle est la différence entre une réduction d’impôt et un crédit d’impôt ?
En matière fiscale, les notions de réduction d’impôt et de crédit d’impôt sont souvent confondues. La différence majeure entre réduction d’impôt et crédit d’impôt est leur effet sur le montant de l’impôt à payer et la possibilité d’obtenir un remboursement. La réduction d’impôt diminue l’impôt dû, tandis que le crédit d’impôt peut, sous certaines conditions, générer un remboursement.
Une erreur de qualification peut avoir des répercussions importantes sur votre situation fiscale.
La réduction d’impôt
La réduction d’impôt est la somme déterminée par la loi qui est soustraite de l’impôt brut dû par le contribuable, après application du barème progressif. Cette réduction va diminuer le montant global de l’impôt à payer. Cependant, elle ne peut en aucun cas générer un remboursement. Si la somme de la réduction excède celui de l’impôt dû, ce dernier est simplement ramené à zéro.
Le crédit d’impôt
Le crédit d’impôt fonctionne de manière similaire à la réduction d’impôt, en ce sens qu’il vient également diminuer le montant de l’impôt dû. Toutefois, ce crédit présente une particularité fondamentale : il peut donner lieu à un remboursement. En effet, si le montant du crédit d’impôt excède celui de l’impôt dû, la différence est remboursée au contribuable par l’administration fiscale. Il est à noter que les remboursements inférieurs à 8 € ne sont généralement pas effectués.
Les conséquences juridiques de confondre réduction et crédit d’impôt
Bien que ces deux notions puissent sembler similaires au premier abord, elles ont des mécanismes et des conséquences juridiques distinctes. Une confusion entre ces deux régimes peut entraîner :
- Un refus de remboursement : si vous avez un crédit d’impôt, mais que vous le déclarez comme une réduction, l’administration fiscale risque de refuser de vous rembourser le surplus ;
- Des pénalités : en cas d’erreur volontaire ou de manquement délibéré à vos obligations fiscales, vous pouvez encourir des pénalités financières ;
- Des difficultés en cas de contrôle fiscal : si un contrôle fiscal révèle une erreur de qualification, vous devrez apporter les justificatifs nécessaires pour démontrer votre bonne foi ;
- Un allongement des délais de procédure : toute contestation liée à une erreur de qualification peut entraîner une prolongation des délais de traitement de votre dossier.
Le contentieux fiscal : déterminer la nature de l’avantage fiscal
En cas de désaccord avec l’administration fiscale, vous pouvez engager une procédure contentieuse. Il faudra déterminer la nature de l’avantage fiscal demandé (s’il s’agit d’une réduction d’impôt ou d’un crédit d’impôt), car cela peut influencer le résultat du dossier, et c’est bien souvent un élément central dans ce type de litiges.
La qualification juridique précise de l’avantage fiscal détermine le droit applicable et les moyens de défense du contribuable. Une mauvaise désignation peut affaiblir votre position et réduire vos chances de gagner le procès.